Il peut être par ex. produit à base de plantes, de graisses ou de déchets organiques. Aujourd’hui déjà, il est possible de recourir à du SAF bio pour le trafic aérien et certaines compagnies aériennes l’utilisent déjà. À moyen et à long terme, la réduction du CO2 dans le trafic aérien donnera lieu à un kérosène synthétique. Ce SAF basé sur l’électricité, appelé aussi kérosène « power to liquid », est fabriqué au moyen d’énergie renouvelable ainsi que de CO2 et d’eau. Le SAF n’est actuellement pas encore disponible en quantité suffisante et les coûts sont encore beaucoup plus élevés que le kérosène traditionnel. Le passage au SAF constitue donc un défi de taille pour une branche dans laquelle aujourd’hui déjà le carburant est responsable d’environ un tiers de l’ensemble des coûts.
- Une tonne de kérosène produit 3.15 t de CO2. Sur un vol Zurich - New York aller-retour, chaque passager émet environ 2t de CO2 (source : myclimate).
- Le kérosène produit à partir de la biomasse émet lors de la combustion la même quantité de CO2 que ce que les plantes utilisées ont absorbé lors de leur croissance. Mais la biomasse n’est disponible que de manière limitée. Au niveau de la culture de ces ressources, il risque d’y avoir une rivalité par rapport aux besoins dans l’alimentation.
- Le kérosène « power to liquid » est fabriqué à partir d’eau et de CO2 et nécessite beaucoup d’énergie. De tels carburants synthétiques peuvent se révéler presque neutres en matière de CO2 s’il est recouru à de l’électricité renouvelable produite à partir d’énergie solaire et éolienne et que le CO2 provient de sources à partir de la biomasse ou de l’air.
- L’entreprise suisse Climeworks a développé une technologie pour filtrer le CO2 à partir de l’air. En collaboration avec des partenaires, Climeworks travaille en Hollande dans une installation pilote qui filtre d’abord le CO2 de l’air et produit à partir de là du kérosène neutre en CO2.
- La start up suisse Synhelion a mis sur pied un processus qui permet de produire un carburant neutre en CO2 à partir de l’air et de la lumière. Actuellement, Synhelion travaille en collaboration avec l’EMPA (laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherches) pour développer un accumulateur pour la chaleur solaire à haute température. ll permettrait de stocker l’énergie solaire et ainsi de produire de manière industrielle - aussi pendant la nuit quand le soleil ne brille pas - le carburant synthétique avec de l’énergie solaire gratuite. La compagnie aérienne et sa maison mère, le groupe Lufthansa, ont conclu au début 2022 un partenariat avec Synhelion. En collaboration avec le spin-off de l’EPF, ils souhaitent faire avancer l’introduction sur le marché du carburant solaire et utiliser, en tant que première compagnie aérienne, le carburant appelé sun-to-liquid sur leurs vols à partir de 2023.
- Les entreprises comme Climeworks et Synhelion travaillent à ce qu’à l'avenir les émissions de CO2 du trafic aérien puissent être considérablement réduites grâce à du kérosène alternatif. Une preuve par l’acte que la technologie suisse est un important levier pour la réduction des émissions.