« Je suis curieuse et voulais savoir comment fonctionnent les choses »

Tecindustry

Magazine

01.05.2023

Charlotte Veauvy s’est intéressée tôt déjà au côté technique de la production. Aujourd’hui, elle peut utiliser son savoir dans de nombreux domaines différents. Elle le sait : on ne doit pas forcément trouver le métier de rêve quand on est jeune – mais on devrait pouvoir l’adapter selon sa situation dans la vie.

Le tournant de ma carrière fut la naissance de ma fille. Elle m’a rendue consciente de la force et du courage que j’ai. (Photo: © Lucas Ziegler)

Qu’est-ce qui vous a mise sur le chemin d’une profession technique ?

Charlotte Veauvy : Il n’y a pas eu un moment précis qui a éveillé mon intérêt pour la technique, mais je suis curieuse et voulais toujours savoir comment fonctionnent les choses, comment elles sont construites. Je me suis intéressée tout particulièrement à la technique de production et ai voulu m’immerger dans la matière. Pour moi, il était évident que je devais me consacrer au côté technique de la production. Plus tard, j’ai pu appliquer ma formation dans les domaines les plus variés, par exemple dans l’électronique ou dans une entreprise de contrôle d’environnements propre. Une fois qu’on a compris qu’un seul et unique savoir est applicable à différents domaines, on peut devenir créatif et faire bouger les choses.

Y a-t-il eu des moments qui ont particulièrement influencé votre carrière ?

Le tournant de ma carrière fut la naissance de ma fille. Elle m’a rendue consciente de la force et du courage que j’ai. Après mon congé maternité et quelques mois après mon retour au travail, j’ai remarqué que je voulais me confronter à de nouveaux défis. Après mûre réflexion et avec l’aide d’un coach, j’ai défini la place de rêve que je désirais dans cette phase de ma vie et en ai parlé à mon chef. Il a été d’accord ! Cela m’a appris que cela ne coûte rien de demander ! Mon conseil pour des femmes dans la branche : restez la femme que vous êtes. Et si, dans votre profession de rêve, vous n’avez que peu de collègues féminines, cela a de nombreuses raisons. Mais cela ne tient certainement pas au fait que les femmes ou les mères ne peuvent pas effectuer ce travail. Ne laissez pas des stéréotypes vous empêcher de suivre votre chemin !

Qui vous a inspirée ?

Ma mère m’a beaucoup inspirée. Elle était enseignante en technologie dans une école secondaire. Lorsque les trois enfants que nous étions arrivèrent à la puberté, elle décida d’étudier encore une fois et devint suppléante de la directrice d’un gymnase. Elle m’a montré que nous pouvons toujours nous développer et que ce ne sont pas les décisions de notre jeunesse qui nous déterminent pour toujours. Des portes s’ouvrent quand nous nous donnons la peine de comprendre ce qui nous intéresse et nous motive vraiment. Ma mère m’a ainsi indéniablement inspirée à ne jamais cesser d’apprendre et à toujours chercher à progresser. Pendant ma carrière professionnelle, j’ai cependant aussi fait la connaissance de deux directeurs importants pour moi. lls ont su me donner des conseils avec bienveillance et d’égal à égal. Ces deux hommes ont vu mes qualités et m’ont permis de continuer à me développer.

Qu’est-ce qui vous procure le plus de plaisir dans votre travail ?

J’aime résoudre des problèmes et guider les gens vers leur but. L’écoute et l’échange sont en l’occurrence très importants et je dois bien connaître chaque membre de mon équipe. Dans le travail, je fais très attention à l’efficacité et j’essaie d’impliquer le mieux possible chaque membre de l’équipe. Je me considère comme cheffe d’orchestre ; mes collaborateurs connaissent leur partition, je donne le rythme et je les accompagne pour qu’ils aillent dans la bonne direction et travaillent au but. Quand il est nécessaire d’adapter la partition pour retrouver une mélodie harmonieuse, je suis là.

Je me considère comme cheffe d’orchestre ; mes collaborateurs connaissent leur partition, je donne le rythme et je les accompagne pour qu’ils aillent dans la bonne direction et travaillent au même but. 

Charlotte Veauvy, Operations Manager CH, LNS

Quels sont les plus grands défis dans votre travail ?

Le plus grand défi pour moi consiste à travailler à plein temps et à être mère. Être présente pour ma fille de quatre ans et avoir suffisamment de temps de qualité pour elle n’est pas toujours facile. En même temps, je dois remplir mon rôle de manager. D’un point de vue professionnel, la recherche d’une meilleure empreinte écologique est d’une grande importance pour moi. Nous sommes en permanence à la recherche de solutions meilleures et plus intelligentes.

Y a-t-il eu des pierres d’achoppement dans votre carrière ?

Moi-même. Quand j’étais plus jeune, je me suis mise en travers de mon chemin, car je doutais toujours de moi. J’en suis cependant consciente et je sais toujours mieux ce que je peux faire là-contre : rencontrer des amis et des collègues de travail et échanger avec eux.

Bref portrait

Après le baccalauréat en arts appliqués, elle a fait un BTS et une licence en industrie textile (orientation technique de production et connaissances d’ISO 9001). Elle a travaillé dans l’industrie textile et dans le contrôle de locaux propres, d’hôpitaux et de laboratoires en France. En Suisse, elle a commencé chez LNS en tant que technicienne dans le bureau des méthodes, après quatre ans, elle a pris la responsabilité du bureau et travaille actuellement en tant qu’Operations Manager chez LNS pour la Suisse.