Est-ce un défi pour LEM d'attirer des employés compétents, notamment dans votre siège genevois ?
Genève est réputée pour la parfumerie, l'horlogerie et la finance, et non pour notre domaine des innovations électriques. Attirer des talents en ingénierie serait probablement plus aisé si notre siège se trouvait à Zürich ou à Munich. Cependant, avec l'ouverture de notre nouveau siège en avril 2022, nous avons décidé de focaliser davantage nos fonctions genevoises sur la stratégie et sur l'établissement de nos standards globaux ; pour ces rôles, le réservoir de talents locaux est adéquat. En d’autres termes, depuis l’avènement de notre nouveau siège, les décisions opérationnelles sont prises plus près de nos clients. En conséquence, c'est principalement en dehors de Genève que nous avons besoin de spécialistes, par exemple dans le secteur automobile.
Quelle est votre vision à dix ans pour LEM ?
Notre objectif est de renforcer notre présence sur l’ensemble de nos marchés et de rester ainsi le fournisseur préféré dans nos cinq domaines d’applications (automatisation, automobile, énergies renouvelables, traction et distribution d'énergie). (In English : automation, automotive, renewable energy, traction and energy distribution). Autrement dit, notre objectif est de continuer à aider nos clients à réduire leurs émissions directes ou indirectes de CO2. Pour conserver notre pertinence, il importe que croissance surpasse légèrement celle de nos marchés et, en conséquence de cela, notre chiffre d'affaires annuel devrait plus que doubler, franchissant ainsi le cap du milliard de francs.
Quelle est l’utilité des quelque 30 accords de libre-échange conclus entre la Suisse (souvent dans le cadre de l’AELE) et des pays étrangers ?
Dans l'ensemble, je considère que l'abaissement des tarifs douaniers et la diminution des prélèvements sur les dividendes internationaux jouent un rôle essentiel, car ils encouragent le développement de liens amicaux entre les pays et facilitent une approche collaborative à la résolution des défis globaux. Dans cette perspective, je crois fermement que les accords de libre-échange et les conventions de double imposition ont un impact bénéfique pour la Suisse.
Et plus spécifiquement dans le cas de LEM ?
Dans une large mesure, LEM a délocalisé sa production hors de Suisse, ce qui réduit nos volumes d'exportation. De ce fait, les accords de libre-échange, particulièrement centrés sur la diminution des droits de douane, n'ont pas une grande importance pour nous. De plus, cette réduction des droits de douane bénéficie probablement davantage à des secteurs majeurs tels que la pharmacie et l'horlogerie qu'à nos produits industriels.